The Madness Trip

LES AVENTURES DE VIVI

L’Amant de Marguerite Duras

Xin Chào ! Bienvenue au Vietnam sur les traces de l’écrivaine Marguerite Duras.

Tout commence lors d’une conversation avec Guillaume autour d’un projet:
ViVi: Tu veux que je réalise l'ambiance sonore pour la pièce de théâtre que tu vas mettre en scène d’après le livre de Marguerite Duras, l’Amant ?
Guillaume: C’est ça. Il va falloir reproduire les sons du livre.
ViVi: Mais ça se passe au Vietnam!
Guillaume: C’est ça.
ViVi: Ben faut aller sur place pour les enregistrer.
Guillaume: C’est ça, on y va!

Tout d'abord, je vous recommande vivement la lecture du livre l’Amant de Duras, récit de son enfance et de son adolescence en Indochine française. Lors de la traversée du Mékong pour aller à Saïgon où se trouve l’école de la jeune Marguerite, elle tombe amoureuse d’un riche chinois et vit sa première histoire d'amour. Dans le livre, il y a d’autres sujets qui sont racontés, comme les relations compliquées entre Marguerite et sa mère, mais aussi avec son frère aîné, alors que des soucis sur la terre familiale s'accumulent.

Et nous voilà lancés dans une toute nouvelle aventure!
Pour la première fois, je voyage et travaille sur un projet. Mon premier job, comme artiste sonore. Merci à Guillaume pour cette incroyable opportunité, je me dois d’être à la hauteur.

Il s'avère que le jour de mon anniversaire est le lendemain de mon arrivée à Saïgon, connue aujourd’hui sous le nom de Ho Chi Minh. Quoi de mieux qu’une ambiance enflammée après avoir gagné un match de football ? Voilà le type de soirée ce jour-la, alors qu'encore bien dans le jetlag, puisque je me suis levée à quatre heures de l'après-midi et que je n’ai même pas fait la fête jusqu'au petit matin. Parce que oui, on est la pour bosser quand même.. :)

On commence notre parcours par la ville de Sa Đéc. C’est ici même que la mère de Marguerite travaillait comme directrice d’un établissement scolaire. C’est également la qu’on peut visiter l’une des maisons de la famille du Chinois. Nous sommes très bien accueillies par l'une des guides qui parlent très bien français. On a même pu passer une nuit dans la maison afin de bien s'imprégner du lieu.
Malheureusement, impossible de fermer l’œil, alors je propose a Guillaume d'aller faire des prises de son en extérieur, à la recherche des bruits nocturnes. Et sur notre passage, on réveille pas mal de chiens du quartier. La nuit fut courte, mais très enrichissante. Durant tout le temps de notre séjour, à force de bouger tout les deux jours et de ne pas s'acclimater, Guillaume et moi avons eu beaucoup de peine trouvée le sommeil, ce qui rend le voyage par moment très intense, surtout après de longues heures de trajet.

C’est dans un petit bus local que la route se poursuit en direction du Cambodge. Prey Nob est l’endroit où se trouvent les plantations de la mère. Il faut savoir qu'à l'époque, les plantations étaient noyées par la montée des eaux sur toute la moitié de l’année, ce qui rendait leurs exploitations impossibles. Pour en savoir davantage sur l’histoire de la mère et de ses rizières, je vous conseille le livre ou le film: Un barrage contre le Pacifique. De Sa Đéc à Prey Nob, il faut une dizaine d'heures de voyage, nous le faisons en deux fois, mais cela donne une très bonne idée de ce que la mère de Marguerite parcourait à son époque avec une voiture des années 1930 sur une route désastreuse. On dit Bravo, Madame!

Il est difficile pour nous de s'arrêter à Prey Nob, alors on continue jusqu'à Sihanoukville. Nous sommes alors au Cambodge et je me souviens très bien de cet endroit puisque sept ans plus tôt je me trouvais au bord de cette plage en attendant de prendre un ferry pour une l’île de Koh Rong. Mais plus on se rapproche du bord de l'eau, plus la route devient chaotique et bouchonnées par les camions, c'est un vrai chao, ce n'est plus la ville que j'ai connue, mais plutôt un déco du film Mad Max.

Il se trouve qu'on est épuisés par le voyage alors on book une nuit d'un hôtel, le moins cher qu'on trouve s'avère extrêmement cher, sans wifi, sans restaurant et peu d'électricité. On demande à la réception ou est-ce qu'on peut manger, ne voyant rien autour. Ils nous indiquent une porte à côté, et on pense à trouver comme un petit spot pour manger, mais que nenni! C'est un Russe, Igor, qui nous ouvre la porte et nous accueille chez lui avec sa femme. Selon Guillaume, on vit une vraie scène de film, avec moi complètement défoncée par la fatigue et qui ne pense qu'à manger et Igor qui nous raconte des histoires plus folles que les unes des autres.

Pour la petite histoire sur Sihanoukville, en 2017, les Chinois débarquent avec l'accord du gouvernement cambodgien et ensemble décident de construire une tonne d’hôtels et de casinos pour le tourisme chinois. Mais depuis fin 2019, les Cambodgiens ont décidé d'expulser les constructeurs chinois ce qui fait qu'aujourd'hui, seulement 20% des casinos sont actifs et les hôtels ne sont pas terminés. Tous les projets ont été stoppés, ce qui rend la ville sens dessus dessous, avec toutes les répercussions qu’engendrent ce genre de problèmes; pénurie d’eau, altérations du paysage, pollution, déchets et multiconséquences sur les conditions de vie des habitants.

Après un succulent repas chez notre ami Igor et une bonne nuit de sommeil, nous reprenons la route direction Kampot!
Kampot est la ville avant Prey Nob. À notre arrivée, on rencontre une famille anglaise et on leur demande conseil pour un hébergement. Ils nous conseillent la guest house de Mama. On a tout de suite adoré l'ambiance, un vrai petit havre de paix après le cataclysme Sihanoukville.

C’est parti pour deux journées de prise de son en se déplaçant en scooter sur les routes bosseuses du Cambodge. Durant ce périple et surtout dans cette façon de voyager, c’est à dire à l’écoute. On réalise la grande difficulté de capter un son brut sans interférences. Même perdus dans la cambrousse, on entend le moteur de quelque chose, d’un véhicule, d’une machine, d’un barrage..
Et après deux jours passés sur un scooter, j'avais vraiment les fesses en Kampote !!! 😉

De retour à Sa Đéc, on loue encore un scooter pour sortir de la ville et se diriger vers le Mékong. On fait de belle captation vidéo et sonore.
Notre voyage arrive à sa fin et nous sommes de retour à Saigon. Ce fut une sublime aventure et Guillaume fut un excellent partenaire de route, bien qu’un peu princesse sur les bords, mais bon, il y en a toujours un sur deux. 😉

Guillaume rentre en Suisse pour les fêtes de fin d’année, quant à moi, j’ai rejoint mon ami Azman en Malaisie à Kampung. J'en profite pour travailler sur mes différents projets ainsi que sur les prises de son réalisées. Ce moment chez Azman a un gout de retraite artistique. On a passé du temps à créer, discuter, visiter et sans se presser. On est allé à Kuala Terrengganu pour des visites de la ville et de musée.

Pour terminer ce séjour, je demande à Azman de m’accompagner pour le Nouvel An à Kuala Lumpur. Et ce soir-la, nous assistons à la nouvelle génération de feu d’artifice, la génération drones-artifices. Un spectacle rempli de couleurs et de formes en tout genre.

Fêter la nouvelle année 2020... sans savoir que cette année allait être un tournant dans notre histoire…

La prochaine aventure, je vous emmène au Mexique!

Janvier 2020

La folle vagabonde