The Madness Trip

Bienvenu pour ce dernier chapitre en Indonésie. Le temps passe si vite et j'en profite de chaque seconde. Après avoir quitté mon grand coup de cœur à Ubud, je me rends dans la ville de Bandung sur l'île de Java. 

À Bandung, je suis accueillie chez mon hôte Rudi qui m'emmène directement boire un très bon café au sommet de la ville pour y admirer la lumière de la nuit. Le lendemain, nous allons voir les plantations de thé à perte de vue! J'en profite aussi pour me reposer et reprendre mes émotions après les dernières semaines vécues. 

Sachant que ma prochaine destination est de me rendre en Hongrie pour le festival Ozora, je profite de mon séjour en Indonésie pour faire le plein de préservatifs. Pas de mauvaise idée. Dans ce genre de festival, la prévention sexuelle est trop peu présente (à mon goût) et je souhaite une fois sur place les distribuer gratuitement. Du sexe en toute sécurité! 
Lors de mon passage en caisse avec mes centaines de capotes, j'ai été très déçue de la non-réaction du caissier. Un sang-froid à toute épreuve! 

Mon séjour à Bandung arrive à sa fin. Il est temps de me rendre au centre de méditation Vipassana. Ce n'est pas ma première retraite, mais c'est mon premier Vipassana. La méthode de méditation. Mais avant le départ, je me lève à 5h du matin pour admirer le lever du soleil au sommet de la ville. Comme je suis arrivée, au sommet, j'y repars aussi en hauteur. 

Je termine cette partie du voyage en Asie par une session de 10 jours de méditation avec la technique Vipassana. Pour préparer mon retour en Suisse, une retraite est un excellent choix! 

Vipassanā est une méthode de méditation enseignée par le Bouddha. Elle consiste à prêter attention à la réalité. Dans cette technique, regarder les choses telles quelles sont et sans réagir. Une découverte des pensées, sensations, émotions, réactions et de développer son équanimité (être neutre). Cette pratique permet de démasquer l’illusion de la permanence de la vie et de son caractère agréable ou de la possibilité de la contrôler. Elle conduit à une prise de conscience du changement perpétuel pour arriver à l’éveil total. Ce qui demande beaucoup de travail. Cela peut prendre toute une vie. Être attentif à chaque instant à l’apparition et à la disparition des sensations, et développer sa sagesse par cette compréhension de leur caractère impermanent. Le Buddha n’est pas un nom qui désigne une personne.
Le Buddha signifie une personne éveillée. Nous pouvons tous être un Bouddha.
Pour plus d’infos sur la technique et les centres: dhamma.org

Toujours dans le silence et dans les règles de vie très strictes, je passe une semaine très mouvementée. Tourmentée par mon ego, mes peurs et mes angoisses. J'apprends à mieux me connaître, à observer mes peurs qui essayent de prendre le dessus. Aujourd’hui, je ne suis pas un Bouddha, mais j’apprends à m’observer et à mieux gérer mes émotions. 

À la fin de chaque retraite, les rencontres sont toujours très surprenantes. On s'attache le temps d'une journée puis chacun repart dans sa direction. Un bel exemple de l’impermanence.

Je suis de retour à Jakarta chez Ditha qui m'avait déjà accueillie durant mes premiers jours avec Alice. On m'a invité à les rejoindre pour une journée en famille. Une famille composée de catholiques et de musulmans. En plein Ramadan, on attend 18h pour qu'on puisse tous manger ensemble. Un buffet est préparé pour la famille, les voisins et les amis. Je n'avais jamais vécu une journée de cohésion comme celle-ci.

Le départ approche et je me rends à l'aéroport, mais pas pour prendre mon avion mais pour voir une dernière fois la charmante Alice. 
Alors on a booké le même avion mais on s'est trompé dans les dates, à un jour près! Pour un retour en Europe. Bref, je me suis rendue à l'aéroport deux fois, mais passé quelques instants avec elle, pouvoir échanger, partager des affaires et s'envoyer de belle parole pour la suite. Nous sommes heureuses toutes les deux et avec une hâte de commencer une nouvelle vie chez nous. On part avec un regard positif sur l'avenir, plein de confiance, de belle énergie et de fabuleuse histoire à raconter. Détrompe-toi, on ne raconte pas tout dans un blog. ;) 

Ce voyage nous a fait grandir, notre regard est plus grand et notre sourire plus beau. Il faut se le rappeler, se rappeler que la vie est belle quand on ne lui résiste pas. 

Pour ma dernière journée à Jakarta, je me rends dans un salon de beauté avec la maman de Ditha pour tester l'épilation à la cire. À leur type de cire, pas celle que je connais. Je me suis vite rendu compte que ce n'est pas la même cire et qu'il y a une raison. Nous n'avons pas les mêmes poiles. La tentative d'épilation n'a pas fonctionné. Ce fut une longue heure de torture juste pour faire les aisselles. Je laisse tomber et je me laisse tenter par un soin pour mes cheveux. En même temps, ils en avaient bien besoin. 

Il est temps de retourner à l'aéroport, mais pour mon avion cette fois-ci. Je m'y rends en “OJEK” taxi scooter. Sur deux heures de trajets avec un sac de 13 kg sur le dos, je dois avouer que ça m'a complètement secouée. Mais c'est la dernière aventure et je l'ai vécue jusqu'au bout. 

C'est le cœur léger et rempli à la fois que je pars sereine et en douceur au pays. Mais avant, je fais une halte en Hongrie pour retrouver une autre amie, Julia et profiter du Festival Ozora. C'est le festival ou tout a commencé et c'est dans celui-ci que tout se terminera... 
Alors à très vite pour une semaine de festival et de pur délire. 

Août 2013